Je n’avais pas prévu de parler trop en détails d’allaitement ici, car c’est un sujet très personnel et qui déclenche des polémiques quasi instantanées (avec des reproches envers toutes les femmes quelque soit leur choix, histoire de faire peser encore un peu plus de pression sur elles, leurs corps, leur liberté, leur façon de materner…).
Néanmoins mon expérience récente me montre que le plus gros problème qui entoure l’allaitement maternel, c’est le manque d’information, voire la désinformation (et la quantité de mythes qui perdurent sur le sujet !). Ce n’est donc pas en évitant d’en parler qu’on va arranger ça.

En cette Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (dans le monde, parce qu’en France c’est décalé en octobre. Mais comme ça c’est l’occasion de vous en parler 2 fois !), dont le thème cette année est « Allaiter pour une planète plus saine », je saisis l’opportunité de partager avec vous cet aspect :
ALLAITER C’EST ECOLO
- ZÉRO DÉCHET
La partie la plus visible de l’iceberg : pas de boite de lait en poudre = Ni métal, ni papier, ni plastique à la poubelle pour que bébé se régale.
Si, en plus, on considère que la plupart des biberons sont préparés avec de l’eau minérale (ce qui n’est pas obligatoire, rappelons-le, et si vous avez un doute, souvenez-vous que ceux qui vendent du lait sont aussi ceux qui vendent de l’eau…), on peut ajouter le nombre de bouteilles plastiques économisées !
On peut également considérer l’économie d’énergie et d’eau quand on n’a pas à faire chauffer puis nettoyer les biberons !
Le lait maternel est parfaitement emballé dans un contenant prêt à l’emploi, à bonne température, et toujours propre si tant est que la mère se lave de temps en temps (ce qui, je vous l’accorde, n’est pas une mince affaire avec un bébé !)
- MINIMUM DE MATIÈRES PREMIÈRES
En général la mère allaitante a bon appétit, pour fabriquer tout ce dont bébé a besoin. Néanmoins, cette surconsommation alimentaire reste anecdotique face à l’impact de l’élevage des vaches pour leur lait ! C’est une industrie (et pas 3 vaches qui broutent dans la montagne) extrêmement polluante pour l’air et les sols, responsable de près du tiers des gaz à effet de serre dans le monde, et c’est sans parler de la manière dont les vaches sont nourries et soignées.
Sur cette base très modifiée, la production de poudre infantile nécessite ensuite beaucoup d’additifs et d’énergie pour transformer le lait d’un autre animal en l’aliment adéquat aux besoins du bébé humain. Dans ces additifs on trouve des choses intéressantes (vitamines et minéraux qu’on retrouve naturellement dans le lait humain) mais aussi des choses surprenantes comme de l’huile de palme… Et parfois des traces de substances non souhaitées, comme les hydrocarbures suscitant régulièrement des rappels de produits.
Et je ne parle pas de l’énergie, l’eau et le pétrole nécessaires pour fabriquer tous les biberons et tétines…
- ANTI GASPI
Se servant directement à la source de la quantité qui lui convient, le bébé allaité ne laisse pas de reste. Pas de Bibi non terminé à jeter, pas de péremption, pas d’accident de préparation renversée… Le sein maternel peut éventuellement avoir quelques fuites, mais il existe quelques astuces pour les mettre à profit et ne rien perdre : pour les soins du nez, ou dans le bain c’est assez efficace !
- LOCAVORE
Alors là je crois qu’on fait pas plus court comme circuit que le sein de la mère à la bouche de l’enfant ! Pas d’intermédiaire, pas de transport, pas de distribution… C’est l’aliment au circuit le plus direct de la productrice au consommateur ! Et bonus, il est toujours de saison, avec une adaptation permanente aux besoins du bébé, plus liquide pendant les fortes chaleurs… Magique non ?
- NATUREL
Dans un élan global de retour aux sources et aux pratiques plus proches de la nature, rien de plus logique que de se tourner vers l’aliment brut par excellence, celui que la nature a prévu pour nous et qui a permis à notre espèce de se multiplier à grande échelle.
J’ai lu quelque part « le lait de femme est une ressource naturelle mondiale à protéger » et clairement en voie de disparition dans certaines parties de notre société (française notamment).
- RÉGULATION DES NAISSANCES
A plus grand échelle, on peut considérer que faire moins d’enfants est une piste intéressante pour réduire l’impact environnemental de l’espèce humaine. Or l’allaitement, mené à la demande, est un contraceptif naturel non négligeable en retardant le retour de couche et donc espaçant les grossesses potentielles (attention, c’est un mécanisme général et variant d’une femme à l’autre, ne prenez pas ça comme une méthode fiable de contraception par principe).
- SANTÉ PUBLIQUE
Parce que l’allaitement réduit la prévalence de certaines maladies, les risques de diabète et d’obésité chez l’enfant, et de cancer du sein chez la mère, on peut considérer que sur le long terme, il réduira les besoins en soins et traitements médicaux.
Ecolo, je vous dis !
J’aurais plein d’autres choses à dire sur l’allaitement (ses avantages et ses difficultés), ce n’est ici qu’un angle de vue, adapté à la ligne éditoriale de ce blog.
Oui, je suis pro-allaitement, mais ça ne veut pas dire que je pense du mal de celles qui n’allaitent pas. Je suis tout à fait ouverte à la discussion sur le sujet si vous le souhaitez !
Il faudrait que Mme Hidalgo et ses équipes prennent conscience de cet aspect environnemental avant d’interdire aux mamans de venir allaiter leur bebe en crèche si elles en ont la possibilité
Ce serait pourtant une démarche sans aucun coût et qui contenterait de nombreuses électrices…
C’est un aspect très important en effet, mais je ne suis pas sure que cela relève directement de la Mairie : la crèche municipale qui accueille le PetitMignon (dans le 19e) a été hyper open sur le sujet ! Ils nous ont remis un document lors de notre RDV d’accueil sur la poursuite de l’allaitement lors de l’entrée en crèche dans lequel l’allaitement sur place était très bien représenté. Ils nous ont proposé un fauteuil adapté dans la salle des enfants, ne nous ont pas imposé d’heures…
En vrai je crois que ça les arrangeait un peu plutôt que de gérer des stocks de lait maternel avec les règles d’hygiène et conservation qui vont avec.
Bref, j’imagine que ça doit donc dépendre un peu de la direction de chaque crèche. ça vaut le coup d’insister un peu !
Pour aller au-delà c’est toute la politique nationale qu’il faudrait faire évoluer, sur la durée du congé maternité (et paternité) notamment ainsi que l’accompagnement des jeunes parents et la formation de tout le personnel de la petite enfance…