Si vous avez suivi l’actu ces dernières semaines, vous avez probablement entendu parler du scandale des PFAS (dire « Pifasse »). Pour la faire courte, il s’agit de substances utilisées dans la fabrication de plein d’objets de notre quotidien, en particulier le fameux TEFLON, ce revêtement anti-adhésif de nos poêles (au départ c’est une matière découverte dans des expériences militaires et utilisée dans la bombe atomique…). Ces PFAS sont également appelés « polluants éternels », c’est à dire qu’ils s’accumulent dans l’environnement et dans notre organisme sans JAMAIS pouvoir être détruits (en tout cas à ce stade on n’a pas trouvé comment).
Pourquoi c’est embêtant ?
Parce qu’ils sont extrêmement toxiques pour nous et pour les écosystèmes (perturbateurs endocriniens, repro-toxiques… notamment). Le plus connu de tous ? Le PFOA, utilisé dans les premières versions des poêles en Téflon.
Il a même été officiellement classé comme cancérigène et interdit depuis 2016.
Sauf qu’il a simplement été remplacé par d’autres copains de la famille des PFAS sur lesquels les études d’impact n’ont pas été faites…
Malheureusement, les analyses qui ont été faites (par des journalistes ou labos indépendants) retrouvent la présence de PFAS chez absolument tout le monde, et même des nouveaux-nés !
Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ?
Comme ça touche directement à l’impact de notre alimentation (par la cuisson) sur la santé et la planète. Je ne pouvais pas éluder le sujet. Les asso et activistes environnementaux ont fait un boulot de dingue (n’hésitez pas à aller voir le docu de Camille Etienne ici ) pour obtenir début avril l’adoption à l’Assemblé Nationale de l’interdiction des PFAS dans de nombreux produits (vêtements, cosmétiques, farts de ski…) dès 2026, ainsi que de vrais tests de contaminations des eaux, avec un principe de pollueur-payeur derrière.
C’est HUGE ! Mais c’est pas fini (il faut encore que la loi passe au Sénat).
Et aussi, la loi ne s’applique pas aux… poêles et ustensiles de cuisine. 🤡
| l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes nous dit sur son site : Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : |

Alors on fait quoi ?
La réalité c’est que ce n’est pas lors de l’utilisation que ces matériaux nous contaminent le plus, mais lorsque les industriels qui les produisent rejettent ces substances dans l’environnement. Il y en a dans l’eau qu’on boit, l’air qu’on respire, les sols sur lesquels pousse notre nourriture.
La priorité est donc absolument d’arrêter d’en fabriquer davantage ! Et même si la loi est une façon d’y parvenir (pas tout de suite et en partie seulement), le plus efficace est encore d’arrêter d’en acheter !
Donc on ARRÊTE d’acheter :
– tous les cosmétiques (crèmes, mascara..) qui contiennent des ingrédients tels que PTFE ou n’importe quel mot compliqué incluant « perfluoro« .
Et si vous en avez à la maison, je vous conseille vraiment d’arrêter tout de suite de les utiliser. Je recommande rarement la poubelle mais là, j’ose : Equipez vous en cosmétiques labellisés Cosmebio par exemple. (Il y a aussi des belles marques remisées sur Kazidomi, plateforme pour laquelle vous avez un code de parrainage en bas de ce mail).
– mais aussi les vêtements Gore-Tex, les tissus traités anti-tâches ou résistants aux intempéries (mobiliers d’extérieur par exemple).
– Et tous les ustensiles de cuisine anti-adhésifs : poêles, casseroles, plats à gâteaux, petit électroménager de cuisson. D’ailleurs, si vous pouvez éviter le plastique aussi c’est une bonne idée.
On LIMITE l’usage :
– des emballages alimentaires jetables qui ressemblent à du carton mais en fait sont recouvert d’un film imperméable dedans (type gobelets en carton ou boites de plats à emporter) > Non seulement c’est un déchet évitable mais en plus c’est toxique ! Si vous prenez un PokéBowl (hum…) une fois par mois dans un déplacement professionnel, pas de panique. Mais si vous passez tous les matins prendre votre capuccino à emporter, équipez vous d’une tasse lavable.
– de nos ustensiles en Teflon et autres variantes :
Non, je ne recommande pas de jeter vos vieilles poêles, si elles sont dans un état correct. Il faudrait les utiliser intensément, à très haute température, pendant très longtemps, avec un revêtement très abimé, pour que ce soit vraiment très toxique.
Néanmoins, le principe de précaution c’est de ne pas en abuser :
Vous trouverez plein de guides formidables sur le web pour acheter des poêles en inox, en fonte ou en cuivre, pour un usage totalement safe. Et je vous recommande fortement de vous y pencher le jour où vous avez besoin de renouveler vos équipements. (Et ce jour-là, les militants vous suggèrent d’expédier directement vos vieilles poêles en teflon au siège de Seb, j’adore cette idée !)
Mais en attendant on ne va pas créer un déchet pour rien, surtout qu’il sera polluant à détruire, et qu’on n’a pas un budget extensible.
Ma reco ?
Si vous en avez, continuez à utiliser une poêle antiadhésive pour les cuissons difficiles (les crêpes, les oeufs…) et ponctuelles.
Tout le reste peut être facilement remplacé au quotidien. Commencez par les choses les plus simples : Une casserole pour faire bouillir des pâtes n’a pas besoin d’être antiadhésive, une marmite pour la soupe non plus. Pour faire un cake, retrouvez les pratiques classiques de huiler/fariner le moule (en verre, en céramique…), ça marche très bien !
Bref, comme toujours dans mon approche : une vision claire de la trajectoire, et on y va progressivement et avec pragmatisme.
