Depuis le début de l’année les agriculteurs se révoltent, et selon les médias que vous écoutez, vous n’aurez pas les mêmes explications à leurs protestations.

Le résumé du problème c’est en gros qu’ils travaillent énormément, dans des conditions très difficiles, pour un salaire de misère, alors que la grande distribution et les marques industrielles s’en mettent plein les poches. Par dessus le marché, ils doivent se plier à des normes et exigences très strictes alors qu’ils sont en compétition dans les rayons avec une concurrence déloyale de produits importés de l’étranger, où les contraintes sont bien moindres.
Étant donné que notre survie, et même notre qualité de vie, dépend énormément de leur travail, on a tout intérêt à soutenir ceux qui se donnent du mal à faire les choses bien. Et comme les mesures prises par le gouvernement ne vont pas dans la bonne direction, c’est par nos achats que nous pouvons orienter l’avenir de notre modèle alimentaire !

Quelques conseils pour favoriser nos agriculteurs quand on fait ses courses au supermarché :

1- Acheter FRANÇAIS ! ça parait évident dit comme ça, mais prenez le temps dans les rayons de regarder vraiment la provenance des produits. C’est facile sur les produits bruts, mais même sur les produits transformés, il est bon de regarder les petites lignes pour avoir la provenance des produits utilisés, et pas seulement l’emplacement de l’entreprise de fabrication (parfois c’est juste écrit « agriculture UE / non UE », c’est maigre mais c’est déjà une info en soi)

2- Acheter BRUT. Plus le produit est transformé, plus vous donnez de l’argent au transformateur, en plus de tous les intermédiaires de logistique, transport, conditionnement… Sans parler du packaging et du marketing du packaging.

3- Acheter BIO. Même s’il y a des limites et débats sur le bio, ça reste quand meme des contraintes sur l’agriculture qui permettent de préserver davantage la qualité des sols et de la biodiversité, et l’outil de travail principal des agriculteurs, mais aussi leur santé ! (la plupart des maladies professionnelles des agriculteurs sont liées aux produits chimiques qu’ils utilisent).

4- Acheter de QUALITÉ. en particulier quand on consomme des produits animaux, ça vaut le coup de limiter la quantité pour pouvoir choisir les labels privilégiant de meilleurs soins des animaux (alimentation de qualité, moins de traitements antibiotiques, plus de surface par tête…). C’est le cas du bio, mais aussi du label rouge, ou du label Bleu Blanc Coeur (qui vous garantit en plus un meilleur intérêt nutritionnel : des omega 3).

5- Choisir les bonnes marques. Vous avez peut-être entendu Elise Lucet (ou Greenpeace) dénoncer les pratiques de certains industriels qui mettent encore plus de pression aux agriculteurs que les autres. On visera donc à boycotter notamment les marques Le Gaulois, Lesieur, Puget, Président, Lactel, Galbani, Bigar, Malo, Findus, Bordeau Chesnel, Fleury Michon… De même que ceux qui utilisent des ingrédients qui viennent de loin et sont de mauvaise qualité pour notre santé ou s’approprient des ressources naturelles qui ne leur appartiennent pas (Nestlé, Danone, Ferrero, Lu, et tous les sodas bien sur).
Oui ça fait du monde, mais vous avez l’idée.
C’est l’occasion de découvrir de nouvelles marques, plus petites, plus locales, avec une démarche plus militante et mieux rémunératrice pour les producteurs :
La Nouvelle Agriculture ou C’est qui le patron par exemple, Merci ! chez Intermarché, qui fait d’ailleurs partie des enseignes réputées plus respectueuses de ses engagements auprès des producteurs, comme Système U ou même Lidl. On ne peut pas en dire autant de E. Leclerc ou Carrefour en revanche.

J’espère que ces pistes vous donneront de l’inspiration pour vos prochaines courses. Dans un prochain article je vous donne des idées pour sortir du supermarché et acheter plus directement auprès des producteurs.